SOMMAIRE
I) RENCONTRES ET ECHANGES (extraits)
II) MON PREMIER CONTACT AVEC LE TRAVAIL (extraits)
III) INTERVIEWS (extraits)
IV) CREATION D'ENTREPRISES (extraits)
V) ACROSTICHES (extraits)
RENCONTRES ET ECHANGES
Elle raconte l’autre
Je m’appelle A, j’ai 50 ans.
Je suis en France depuis 2000
J’ai deux filles et une petite fille.
Je viens d'Haïti.
Mon mari m’a quittée pour une autre.
Il est resté en Guyane.
Nous sommes tout de même restés en bon terme.
Ma grande fille est repartie en Guyane pour le soleil et le travail.
Ma petite fille est à Paris.
Je suis seule à Rouen.
Je suis F,
Je viens du Maroc
Je suis divorcée.
J’ai quatre enfants : deux filles, deux garçons
et une petite fille.
Ma famille est restée au Maroc à Oujda pas loin de la frontière algérienne.
Je suis en France depuis 32 ans.
Depuis un an, je suis en arrêt maladie.
Je m’appelle Fé
Je viens de Bosnie. Cela fait 32 ans que je suis en France.
J’ai six enfants.
Mon mari travaille en maçonnerie.
Moi je ne travaille pas ; je touche la « cotorep »
J’ai travaillé avec les personnes handicapées.
Je pars souvent en vacances deux fois par an.
Il neige beaucoup en Bosnie
Je suis Fa et je viens d’Algérie.
J’ai quatre enfants : trois filles et un garçon.
Mon garçon est né en France.
Je suis venu en France en 2002.
Je n’ai jamais travaillé ni en France ni en Algérie.
MON PREMIER CONTACT AVEC LE TRAVAIL
Le premier jour… Aminata
J’avais 10, 11 ans, au Sénégal « je pilais « du maïs.
Je me levais, on boit le café mais pas beaucoup et je mange du riz cassé. (Il a cassé une fois, il a cassé deux fois). On met les affaires qui ne craignent rien pas celles qu’on met pour les fêtes et je pars.
Je marche 10 minutes.
On égrène le maïs sec, on met de l’eau pour enlever la première peau. On le met dans une grande calebasse? Je prends un pilon et je pile ». Et je pile…je pile jusqu’à la farine ou la semoule.
On égrène le maïs sec, on met de l’eau pour enlever la première peau. On le met dans une grande calebasse? Je prends un pilon et je pile ». Et je pile…je pile jusqu’à la farine ou la semoule.
Des fois je suis seule, des fois il y a d’autres jeunes filles. Il y en a qui chantent.
Quand on est fatiguées on peut s’asseoir mais les grand-mères, elles aiment pas ça. Elles nous traitent de « feignasses ».
Quand on a fini on nous donne un petit quelque chose. L’argent, on le donne aux parents.
J’aimais pas ça. Mais pour gagner de l’argent il n’y a que ça à faire. Ou laver le linge, ou aller chercher de l’eau au fleuve…
Quand on est fatiguées on peut s’asseoir mais les grand-mères, elles aiment pas ça. Elles nous traitent de « feignasses ».
Quand on a fini on nous donne un petit quelque chose. L’argent, on le donne aux parents.
J’aimais pas ça. Mais pour gagner de l’argent il n’y a que ça à faire. Ou laver le linge, ou aller chercher de l’eau au fleuve…
J’avais pas le choix…
J’ai pas envie que mes enfants fassent cela…
Le premier jour
Férida
Férida
En Bosnie...
C’était en Bosnie, ex Yougoslavie, j’avais 12 ans.
J’étais une jeune fille toute mince ; des longs cheveux châtains jusqu’aux reins, lisses.
J’étais une belle jeune fille.
On n’était pas riches...
J’allais travailler aux champs : ramasser, couper le maïs, ramasser les pommes de terre.
J’étais petite mais j’avais demandé pour aider mes parents...
J’étais petite mais j’avais demandé pour aider mes parents...
Mes sœurs aînées étaient déjà mariées.
A 8h il fallait être aux champs.
Je me lève à 7h, je déjeune du pain de blé, je bois du lait, je lave la vaisselle…
Le midi j’étais tellement fatiguée que je ne pouvais pas manger.
Mais il a fallu continuer jusqu’à 4h pour être payée.
Ma première paye, 6 dinars.
J’ai acheté du tissu rose avec des petits pois blancs pour me faire une robe.
C’est doux comme tissu.
J’ai fait une robe longue avec des manches courtes.
C’est une couturière qui l’a faite.
DEHBIA:
Moi… j’ai envie de parler de mon père.
Mon père travaillait dans le bâtiment, les machines, les grues, il conduisait la grue.
Il travaillait à Paris.
Il était venu tout seul il y a 30 ans.
Il habitait dans un foyer.
Nous les enfants, nous étions restés au Maroc avec ma maman qui ne voulait pas venir en France et laisser ma Grand -mère seule.
A cette époque, c’était facile de trouver un travail.
Mon père nous racontait qu’il avait trouvé du travail dès le lendemain de son installation en France.
Ensuite il a été formé en faisant de nombreux stages.
INTERVIEWS
Le temps d’une séance, les participantes ont pris le rôle de journalistes du « Monde » pour mener une interview au sein du groupe. Des questions sur les conditions de travail mais surtout leur préoccupation sur le sujet
Les journalistes: Fatima, Férida, Bouchra, Fatiha, Dehbia
L’interrogée : Mériem raconte son premier travail en France
Fatima : Bonjour. Pour réaliser un article sur le monde du travail nous souhaitons vous poser une série de questions sur le travail que vous avez déjà fait, vous êtes d’accord?
Mériem : oui bien sûr.
Fatima : Vous avez travaillé dans quoi ?
Mériem : je faisais le ménage.
je travaillais comme femme de ménage
Férida: vous travailliez chez des particuliers ou dans une entreprise?
Mériem : c’était chez une dame.
Bouchra: vous faisiez combien d’heures?
Mériem : je travaillais six heures par semaine
Bouchra : c’était le matin ou l’après midi?
Mériem: c’était tous les matins
Fatiha : Est-ce que vous alliez travailler en bus ou à pied?
Mériem : Je prenais le bus ensuite le métro
Dehbia : Est ce que votre travail était difficile?
Mériem : non pas du tout, j’étais habituée
Aminata : vous étiez déclarée ou vous travailliez au noir?
Mériem : j’étais déclarée bien évidemment.
Dehbia : Quelles étaient vos tâches?
Mériem : le ménage et le repassage
Dehbia : vous aviez fait ça combien de temps?
Mériem : pendant trois mois
Dehbia : à votre avis pourquoi aujourd’hui vous ne trouvez pas d’emploi?
Mériem: je ne sais pas…
Fatima : vous voulez toujours travailler?
Fatiha : Est-ce que vous cherchez toujours dans le même métier?
Mériem : non, maintenant j’essaie de trouver dans la restauration, la cuisine.
Férida : est ce que garder les malades la nuit vous intéresse?
Mériem : oui j’aimerais bien mais je n’ai pas le diplôme
Férida : à mon époque on ne demandait pas de diplôme.
Mériem : oui, mais j’ai un cv
Dehbia : c’est quoi un cv?
Mériem : dans mon cv, il y a tout ce que j’ai fait comme travail.
Et aussi tout ce que je sais faire;
CREATION D'ENTREPRISE
Créer une entreprise imaginaire ensuite imaginer une histoire autour de cette entreprise.
En groupe, en répondant à une série de questions, imaginez la création d’une entreprise.
1-Qui a fondé cette entreprise ? (nom, prénom, profil)
2-Que fabrique cette entreprise ?
3-Où se trouve t- elle ?
4-Quand a t- elle été construite ?
5-Comment se déroule la vie quotidienne dans cette entreprise ?
6-Combien de personnes y travaillent ?
7-Pourquoi cette entreprise est-elle construite sur ce site?
IMAGINEZ ENSUITE UNE HISTOIRE
AMISE
Je voudrais créer un salon de thé.
Ce sera « Salon Milène ».
Milène, c’est ma seconde fille qui est étudiante à Paris.
Le salon Milène se trouvera en Guyane.
Trois personnes travaillent dans mon salon.
Une qui prépare les gâteaux, toutes sortes de gâteaux, salés et sucrés. Milène qui invente les nouveaux gâteaux et nouvelles boissons sans alcool.
Et moi je serai le chef de l’entreprise…
DEHBIA:
Je voudrais créer un atelier pour fabriquer des caftans et des djellabas.
Je l’appellerais « Chaima ».
Il se situera à Rouen centre ville.
Quatre personnes seront employées dans mon atelier.
FERIDA
Je voudrais une entreprise de broderie.
Je l’appellerais « Magasin Lila ».
Il se situera dans Saint Sever.
J’ai choisi ce site parce qu'il y a beaucoup de monde.
Il y a quatre employées. Ce sont des femmes, deux sont chargées de dessiner.
Les deux autres font la broderie.
Et moi, bien sûr, je m’occupe de la vente.
Toute la broderie est faite à la main.
Une fois les salaires payés, je verse une partie de mes gains à des associations de charité.
ACROSTICHES
SECRETAIRE (Saran)
Surveille, reporte les rendez-vous
Ecoute à la porte
Copie des lettres
Rencontre le patron
Ecrit les bilans
Téléphone aux clients
Attend les fournisseurs
Informe son patron
Répond au téléphone
Etudie les dossiers
BOULANGERE (Férida)
Belle
Odieuse
Utile
Légère
Attentive
Négative
Grande
Elégante
Râleuse
FACTEUR (Fatiha)
FORT
ATTENTIF
COURT
TOUJOURS
EXPEDIE en
URGENCE
REPOND aux gens
DOCTEUR (Saran)
DOUCEMENT
OPERE
COUPE le cordon
TRAVAILLE à l’hôpital
ECOUTE les patients, répond aux
URGENCES
RANIME à la vie
Nous souhaitons remercier les personnes de l'atelier Mosaïque qui ont participé à l'écriture du livret "Un envol de partage de savoir-faire" :
Aminata, Amise, Bouchra , Fatima , Fathia , Férida , Daria , Dehbia , Mériem ,Saran , Zina
accompagnées par Safia BERRAHOUI formatrice à l'APMAR et nous soulignons la participation de Jean-Christophe BLONDEL metteur en scène pour son soutien ainsi que les intervenants qui ont aidé à enrichir la réflexion et les échanges.